L’aquarelle
Enseignement d’Henri Lindegaard
C'est L'enseignement d'Henri Lindegaard de la technique de l'aquarelle allait au- delà de la peinture proprement dite. J'ai ouvert mes vieux cahiers de notes des stages et des lettres d'Henri pour en parler. Les mots; souvent imprégnés des siens, ne restent que les miens. J'ai essayé d'être le plus fidèle à l'enseignement auquel il nous initiait. Bien sûr, tout ne peut être dit en quelques pages. J'ai tenté d'aller à l'essentiel.
L'AQUARELLE : UN ART DE LA LUMIÈRE
L'aquarelle demande peu de moyen, mais beaucoup d'exigence. Un pinceau, trois tubes de couleur, de l'eau et du papier suffisent à l'aborder. Henri racontait qu'il s'était initié à l'aquarelle pendant la guerre par manque de moyens. Cette technique picturale allie tous les éléments. Les pigments de la couleur sont extraits de la terre. L'eau les conduit et l'air les fige sur le papier, issu de fibres végétales. Quelle meilleure leçon d'unité avec l'univers !
Henri dans sa pratique de l'aquarelle y ajoute la lumière. Regardez une aquarelle d'Henri. La lumière est là. Elle participe du tableau comme l'eau et les pigments. Elle traverse la couleur, puis est renvoyée par le grain du papier. La couche de couleur est comme la paroi d'un vitrail, juste un passage, mince en matière et pourtant dense en vibration.
L'originalité d'Henri, c'est de respecter la lumière en gardant la transparence sans perdre la vigueur de la couleur, et non pas de traiter l'aquarelle comme souvent on en a l'idée : un type de peinture évanescente où la couleur trop délayée apparaît fade et un peu mièvre.
Pour cela, il n'utilise qu'une couche. Il n’y revient que par quelques touches de glacis, évitant toujours de boucher le trajet de la lumière.
Cette exigence de la transparence ne nous permet pas de reprise. Rien ne peut être caché. Nous sommes nus, entiers dans cette confession du papier.
La symbolique de cet art est riche d'enseignement. Par l'aquarelle, la lumière, ce que l'on ne retient pas, ce qu'on ne peut palper, devient matière.